L’Algérie, quatrième producteur de pétrole en Afrique, est l’un des riches pays pétroliers avec des recettes annuelles qui avoisinent les 70 milliards de dollars, mais ce pays souffre de sa mauvaise gouvernance. Le brut algérien «Sahara Blend », très apprécié par les raffineurs pour sa faible teneur en souffre, est l’un des plus chers au monde. Il vaut aujourd’hui plus de 124 dollars le baril. L’Algérie produit actuellement 1,27 million barils/jour et la Sonatrach qui détient le monopole des hydrocarbures, est également le 3e exportateur mondial de gaz naturel. Mais en dépit de cette importante manne pétrolière et gazière, des contestations sociales sporadiques agitent régulièrement les quatre coins du pays. Le taux de chômage dépasse les 10% de la population active, soit 1.076.000 personnes sans emploi. Le sempiternel problème du logement et de nombreuses autres failles dans le social, empoisonnent la vie des couches défavorisées et des classes moyennes. Ces contradictions ne passent pas inaperçues aux yeux des diplomates accrédités dans ce pays.
D’anciens diplomates occidentaux à Alger
dressent un tableau peu reluisant d’un régime totalement corrompu et
qui gère de main de fer le pays. Ils parlent dans des câbles diffusés
par le site Wikileaks et repris par le journal espagnol El Pais, d’un
pouvoir «très affaibli et plombé par des niveaux très élevés de
corruption». Dans ses correspondances, un ancien ambassadeur français à
Alger, prédit que «l'Algérie vivra dans plus d'instabilité durant les
prochaines années ». Il pense qu’en l’état actuel des choses, « il n’y a
pas une réelle alternative à Bouteflika qui a modifié la constitution
pour pouvoir régner plus longtemps". Néanmoins, le Raïs, affaibli par un
cancer gastrique à un stade avancé, n’a que peu de chances pour vaincre
sa maladie et aller jusqu’au bout de ses ambitions politiques. Ce n’est
qu’avec l'aide et la bénédiction des patrons des services de sécurité
et des généraux Algériens que Bouteflika a pu s’offrir un troisième
mandat présidentiel en 2009. En Algérie, souligne l’ancien diplomate
français, la corruption a atteint « un niveau très élevé incluant les
frères Bouteflika et compromettant le développement économique » en
dépit des fortes recettes pétrolières. Les câbles confidentiels parlent
aussi d’un « partage de la rente des entreprises pétrolières algériennes
sous la houlette de la Sonatrach, entre les barons militaires et
l'entourage Bouteflika ». De son côté, l'ancien ambassadeur américain à
Alger, Robert Ford décrit un régime algérien « très affaibli, sans
vision de l'avenir et plombé par des niveaux très étendus de corruption
». Il aurait même assimilé le clan Bouteflika au "Gang de Tikrit" par
analogie au clan de Saddam Hussein qui conduisait de main de fer le
pouvoir en Irak. Pour Robert Ford, un certain nombre d'officiels
militaires et civils sont issus de la même région que Bouteflika,
Tlemcen. La loyauté de ce "gang" permet le maintien d'une certaine
stabilité comme c'était le cas avec Saddam en Iraq, qui était ainsi que
ses hommes de confiance, originaires de Tikrit. Dans le chapitre
consacré à la corruption, le diplomate américain cite pour exemple le
cas du commandant en chef de l'armée algérienne, le général Ahmad Gaid
Salah, qu’il qualifie du plus corrompu d'entre tous. Pour ces
diplomates, même si les prix du pétrole ont flambé ces dernières années,
ils n’ont pas ou peu profité au peuple algérien. Seule une minorité de
l’élite gouvernante a su en tirer profit en se remplissant les poches
sans compter.
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